La bactérie Streptococcus suis est considérée au niveau mondial comme un agent pathogène possiblement responsable d’une zoonose. L’homme peut se contaminer par contact direct avec des porcs infectés ou par ingestion des produits alimentaires d’origine porcine contaminés. Cette bactérie colonise surtout les hautes voies respiratoires, la voie génitale et/ou alimentaire et les amygdales des suidés, toutes étapes d’élevage confondues. Chez le porc domestique, les signes cliniques observés sont : méningite, arthrite, choc septique, endocardite, péricardite, polysérosité et pneumonie. Niche de plusieurs résistances aux antibiotiques, le S. suis est cause des pertes économiques pour l’industrie porcine mondiale et un problème important de bien-être animal à prendre en compte.

Quelques détails cliniques, épidémiologiques et analytiques

Au niveau épidémiologique, les porcs peuvent être vecteurs sains et actifs de la diffusion de cette bactérie. Toutefois, si la souche possède des caractéristiques invasives et en présence des facteurs de prédisposition de l’animal, les signes cliniques seront observés. Le cadre anatomopathologique correspond à une inflammation aiguë et fibrineuse des tissus colonisés. A l’heure actuelle, 35 serotypes de S. suis sont décrits en littérature en fonction de la structure polysaccharidique de la capside (CPS). Le 2 est le plus diffusé et isolé en France et associé à la maladie. D’autres sérotypes sont également retrouvés, comme le 9, 1, 14 et 7. Le sérotypage est identifié en utilisant une technique d’agglutination effectuée dans des laboratoires spécialisés. Au niveau génétique, entre souches d’un même sérotype, nous pouvons observer une différence en termes des marqueurs de virulence possédés par les bactéries. Trois sont les marqueurs qui peuvent être considérés indispensables à la bactérie pour être considérée potentiellement invasive et pathogénique pour les sérotypes 2 et 9: la protéine mrp-variante (muramidase-relesased protein), un facteur extracellulaire ef et l’hémolysine sly (suilysin).

Quel intérêt pratique?

La valeur technique et pratique des outils moléculaires pour la surveillance et la gestion préventive de la santé animale réside dans la détection de souches qui ont un potentiel génétique accru de causer la maladie chez les animaux présentement en bonne santé. Cet nouvel approche diagnostic peut aider les vétérinaires à établir un plan de prévention vaccinale, c’est-à-dire sélectionner les souches isolées et équipées des facteurs de virulence et les utiliser pour une production d’un autovaccin. Une bonne alternative à l’antibiotique et une bonne mesure de lutte contre une zoonose à caractère mondiale.

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